Texte publié dans la revue VIE  PÉDAGOGIQUE[1] du Ministère de l'Éducation du QUÉBEC

N° 122 – février - mars 2002 avec errata dans le N° 123 – avril - mai 2002

 

L'ANALYSE DE PRATIQUES PROFESSIONNELLES

- UN dispositif de formation accompagnante -

Patrick ROBO[2]

http://probo.free.fr/  -  patrick.robo@laposte.net

 

Praxis

Démarche clinique

Posture et éthique

Hypothèses

Analyse de pratiques professionnelles

Cadre théorique

objectifs

préalables

compétences

approche multiréférentielle

techniques

objet de travail ou de formation

formation accompagnante

BIBLIOGRAPHIE

LES PHASES D'UN G.F.A.P.P.

 

 

Praxis

Les métiers d'enseignant, de directeur d'école, de conseiller pédagogique, de psychologue, de psychopédagogue[3] et de formateur ne sont pas simplement des métiers techniques, encore moins mécaniques. Ce sont des métiers de l'humain, comme le dit souvent Mireille Cifali[4], car ils agissent et travaillent non seulement sur l’autre et avec l'autre, mais aussi sur soi au regard de son identité professionnelle et de son identité privée.

Ce sont des métiers qui impliquent une double responsabilité — sur les autres et sur soi —, qui modifient la personne et qui invitent ou conduisent aux remises en question relativement à leur propre évolution, inéluctable.

Dès lors qu'on s'inscrit dans une praxis, pratique réfléchie et réflexive[5] au sens où l'entend Francis Imbert[6], il devient incontournable de s'interroger, d'observer, d'analyser, de chercher à comprendre l'acte éducatif ou de formation qui relève toujours de l'énigme, sinon du pari. Mais chacun sait qu'il est difficile, voire impossible, de faire cela lorsqu'on est dans le feu de l'action, lorsqu’on a "le nez dans le guidon". D'où un nécessaire recul qui aidera à donner, à trouver de l'intelligibilité à toute action.

Cette distanciation peut certes se faire seul, mais elle est bien plus riche dès lors qu'elle est conduite à plusieurs, que l'on réfléchit, pense, essaie de comprendre avec d'autres, tout particulièrement avec des pairs, dans une démarche dialogique[7] en vue d'élaborer un savoir de l'expérience, un savoir de la pratique.

On sait que cela n'est pas coutumier dans le monde de l'éducation, que c'est même parfois délicat – ce qui ne signifie pas impossible – et qu'il existe plusieurs façons de s’interroger sur son métier dans une démarche professionnalisante. En tout état de cause, il reviendra à chacun de construire son savoir par une intelligence[8] des situations, des actes et des actions.

 

Démarche clinique

À l'instar de la médecine, nous dirons ici que les "métiers de l'éducation-formation" peuvent être examinés, pensés, améliorés, régulés à partir d’une démarche clinique.

Qu'entend-on par démarche clinique ? Pour les médecins, il s'agit de chercher, de s'interroger, de comprendre et donc d'apprendre au chevet du patient. En ce qui concerne l'enseignement et la formation, il s'agira d'apprendre dans la situation, l'action, l'acte pédagogiques ou andragogiques[9].

D'aucuns diront peut-être que les sciences de l'éducation, les sciences humaines informent suffisamment, voire qu’elles apportent des réponses… Cependant, chaque enseignant, chaque éducateur, chaque directeur, chaque formateur, chaque conseiller, etc., dans sa pratique quotidienne, dans le feu de l'action, sait bien que tel n'est pas le cas, tout simplement parce que les lois générales régissant ces sciences ne s'appliquent pas à chaque situation et à chaque individu qui sont singuliers à l'instant T où l'on agit. D'où la nécessité, plus particulièrement pour ce qui pose problème, parfois (souvent) d’une manière énigmatique, d'essayer de comprendre dans une démarche en trois temps, inspirée de Lacan :

           le temps de voir;

           le temps de comprendre;

          le temps de conclure (qui peut vouloir dire "amorcer une nouvelle action").

Mireille Cifali et Philippe Perrenoud la définissaient ainsi dans un fascicule destiné aux étudiants de l'Université de Genève qui se destinent au métier d'enseignant : "La démarche clinique est une façon de prendre du recul vis-à-vis d'une pratique : elle se fonde sur l'observation, qu'il y ait problème ou non; elle permet d'élaborer des hypothèses ou des stratégies d'action par la réflexion individuelle ou collective, la mobilisation d'apports théoriques multiples, des regards complémentaires, des interrogations nouvelles. Elle sollicite des personnes-ressources qui mettent en commun leurs points de vue pour faire évoluer la pratique ainsi analysée. C'est un moyen de faire face à la complexité du métier d'enseignant en évitant le double écueil d'une pratique peu réfléchie ou d'une théorie déconnectée des réalités vécues. (…) Elle peut, dans certains domaines, s'inspirer d'une démarche expérimentale, dans d'autres s'apparenter à une recherche-action, dans d'autres encore emprunter certains outils ou paradigmes à la supervision ou à la relation analytique."

 

Posture et éthique

La démarche clinique, cette analyse de la pratique, peut s'ancrer dans des récits oraux, dans des écrits, sous forme d'histoire de vie, de journal de bord, d'analyse de situation, etc. Elle présente l'intérêt de s'inscrire dans la durée, dans l'alternance (temps de pratique, temps d'analyse, etc.) et prend appui sur l'expérience dans les deux sens du terme (habitude et tentative), ce qui produit le savoir de l'action.

Nous sommes donc ici dans le paradigme de la formation-action[10] qui permet de nous former en agissant et non plus de nous former d'abord pour agir ensuite.

À l'inverse du modèle applicationniste ou prescriptif, cette démarche demande à chacun, d'être acteur, voire auteur[11], d'être responsable de sa formation et de sa pratique et ainsi que leur théorisation. Elle offre une grande place à la parole (orale, écrite) et à l'écoute de l'autre, de soi. Elle conjugue plusieurs champs théoriques par l'approche multiréférentielle, notamment les dimensions constructiviste, socio-constructiviste, systémique et interactionniste et table sur l'élaboration, puis sur l'utilisation de compétences collectives.

Toutefois, il est évident que l'analyse de pratiques fondée sur la démarche clinique demande de courir des risques :

           pour les personnes "en formation", par le fait d'être invitées à s'exposer et d'être conduites à se remettre en question (et non nécessairement en cause);

           pour les formateurs, qui ne sont plus dans la "maîtrise", mais dans l'accompagnement, la médiation, la guidance, le partage et parfois le doute.

La formation par la démarche clinique suppose donc un changement de posture des formateurs ainsi que des personnes "en formation" et présente l'avantage de s’harmoniser avec un acte éducatif (un acte formatif) qui aidera ces dernières, les "se formant", à ne plus être dans une attente de transmission de savoirs normés, pré-établis et figés, mais à construire leurs propres savoirs, à se construire dans la réflexivité et le conflit (cognitif, sociocognitif). Question d'éthique

 

Hypothèses

Pour Mireille Cifali[12], la démarche clinique est basée sur un certain nombre d'hypothèses[13].

Hypothèse 1 — Tout enseignant est engagé dans son métier et ne peut fonctionner en extériorité.

Ø L'engagement nécessite une mise à distance.

Hypothèse 2 — Chaque professionnel ne travaille que sur des situations singulières (même s'il a bien préparé sa séance qui évoluera en fonction de la complexité des paramètres en jeu). On agit toujours dans la subjectivité, et enseigner, former, c'est sde confronter à l'autre.

Ø La singularité des actes accomplis mérite ou nécessite d'être comprise, car comprendre permet d'éviter des actions destructrices (des autres ou de soi).

Ø Tout se passe dans le menu détail, dans le minime, dans le banal, et les cours de formation initiale, de formation continue ne permettent pas d’estimer, de saisir le détail qui fera "grain de sable", mais…

Ø La connaissance des théories permet de comprendre, de construire du sens. À chacun d'intégrer les théories dans sa propre pensée.

Hypothèse 3 — Il doit être possible de revenir sur ses actes pour les travailler, car quand on agit, l'autre réagit, et on doit comprendre ce qui se passe pour continuer à agir[14].

Ø Les difficultés doivent être traitées sans jugement (vrai ou faux; bien ou mal).

Hypothèse 4 — Il n'y a pas de clivage entre la sphère privée et la sphère publique chez l'enseignant, le formateur.

Ø La peur[15], l'angoisse, le plaisir sont là.

Ø J'apprends toujours de l'autre, élève, collègue… qui m'oblige à penser.

Hypothèse 5 — Les praticiens n'écrivent pas, parce qu'ils pensent qu'il faut écrire comme les théoriciens.

Ø La transmission de l'expérience et l'analyse de la pratique se font aussi par le récit; raconter une histoire, c'est déjà la comprendre[16].

Ø Écrire permet de (se) mettre à bonne distance.

 

 

Analyse de pratiques professionnelles

Dans ce cadre-là, l'analyse de pratiques professionnelles (A.P.P.) permettra une réflexion sur sa pratique, une autorégulation et/ou une corégulation de celle-ci, une formation au service de la praxis, et ce, par un positionnement que l'on pourrait qualifier de métacognitif.

Nous présenterons ici la mise en acte d'un Groupe de Formationd'entraînement à l'analyse de pratiques professionnelles (GFEAPP) auprès de différentes catégories de professionnels : enseignants débutants ou non, directeurs d'école, conseillers pédagogiques, psychopédagogues, etc.

Cadre théorique

L'analyse de pratiques professionnelles se fonde sur des théories et des paradigmes complémentaires :

- le constructivisme : le sujet construit lui-même son savoir, ses schèmes, ses réalités à partir d'un "déjà-là"[17] ;

- le socioconstructivisme : le sujet se forme avec ou contre les autres[18];

- la multiréférentialité : tout acte pédagogique ou de formation est constitué d'objets (théoriques et pratiques) pluriels et souvent hétérogènes[19];

- l'interactionnisme ou la systémique[20] : les personnes, les choses, les phénomènes, les groupes interagissent;

- l'approche compréhensive : si l’on fait référence à l'épistémologie des méthodes qualitatives[21], cette approche se caractérise par la complexité[22], la recherche de sens et la prise en considération des intentions, des motivations, des attentes, des raisonnements, des croyances et des valeurs des acteurs.

 

objectifs

L'analyse de pratiques professionnelles en groupe permet :

- d’aider un acteur professionnel engagé à y voir clair dans un cas particulier : rendre plus intelligible un vécu, le sien, sans pour autant lui apporter des réponses ou lui donner des conseils ;

- de construire des "contre-schèmes de vigilance et d'anticipation[23]";

- de permettre à d'autres acteurs non engagés :

§      d'analyser la situation ;

§      de mieux appréhender des situations analogues vécues personnellement ;

§      de se préparer (se former) à affronter des situations semblables à l’avenir ;

§      de comprendre par homomorphisme[24] d'autres situations éducatives (adultes ou enfants) ;

§      de s'exercer, de se former à l'A.P.P.; etc.

À noter qu'un groupe d'entraînement de formation à l'analyse de pratiques professionnelles (GFEAPP) n'est pas :

           un groupe de dynamique de groupe ;

           un groupe de thérapie ;

           un groupe de production ;

           un groupe de parole libre ;

           un groupe-conseil (qui donne des conseils).

Un GFEAPP est à la fois groupe d'analyse et groupe d'entraînement de formation à l'analyse ; c'est un groupe de formation professionnalisante et accompagnante.

 

préalables

L'analyse de pratiques professionnelles en groupe requiert des conditions premières :

          démarche personnelle et volontaire de participation ;

          respect de l'autre et de sa parole ;

          confidentialité : "ce qui est dit ici n'en sort pas" ;

          liberté d'expression dans le cadre adopté ;

          respect du fonctionnement, du rituel ;

          gestion rigoureuse du temps ;

          assiduité du groupe sur une période choisie[25] ;

          régularité des réunions (rythme et alternance).

compétences

L'analyse de pratiques professionnelles en groupe nécessite certaines capacités et compétences chez les participants-praticiens, dont celles-ci :

          accepter d'être responsable de ses actes (sans se sentir coupable) ;

          accepter d’être confronté à soi, à l'autre, aux autres ;

          admettre l'incertitude ;

          savoir écouter ;

          savoir émettre des hypothèses de compréhension (de ce qui s'est passé) ;

          éviter de donner des conseils "Tu aurais dû"; "À ta place je…" ;

          renoncer à vouloir modifier l'autre (rechercher plutôt avec lui ce qui est modifiable[26]) ;

          faire le deuil de la toute-puissance, etc.

Note :  Il est évident que toutes ces compétences ne sont pas nécessaires en même temps et dans toutes les situations analysées, et ce, que l'on soit exposant, animateur, participant ou observateur.

 

approche multiréférentielle

Chaque situation, chaque cas à l’étude sera analysé, dans la mesure du possible, au moyen de plusieurs approches.

§      Dimension institutionnelle (cadre officiel, statuts et rôles, lois et règles, etc.).

§      Dimension sociologique (cadre de vie et de travail, place dans le groupe et la société, phénomènes de groupe, etc.).

§      Dimension psychologique (la personne – sans mener un examen psychologique).

§      Dimension psychanalytique (avec l'aide d'un expert, mais en sachant que l'inconscient est là et qu'il parle[27]).

§      Dimension axiologique (valeurs en jeu, en "je").

§      Dimension téléologique (finalités de l'action).

§      Dimension pédagogique/andragogique (didactique, praxéologie[28], techniques, matérialisme, etc.).

§      Dimension théorique (théories sous-jacentes en œuvre).

Note :  Le but est de travailler sur des variables mises en réseau, à partir d'éléments d’information (indices) prélevés en tant que parties d'un tout, pour passer de l'engagement à l'explication en se rappelant :

           qu’expliquer et comprendre relèvent de la CONNAISSANCE ;

           que juger relève de la VALEUR, de la NORME ;

           que raconter, c'est déjà organiser et donner du SENS ;

           que toute situation analysée met généralement en scène, souvent d’une manière dialectique et minimale :    

                          - un sujet et une personne ;

                          - une fonction et un statut, des rôles ;

                          - une action, une pratique ou une praxis ;

                          - des savoirs, des capacités, des compétences ;

                          - des valeurs et des idées, des opinions, des croyances, des représentations ;

                          - des relations interpersonnelles et de groupe, institutionnelles ;

                          - un cadre espace/temps/durée ; etc.

 

techniques

Plusieurs techniques, ou plutôt variantes, existent pour analyser des situations ou des pratiques. Le GEAPPGFAPP repose sur ce qui suit.

          Une dizaine de séances de trois heures chacune dans l'année.

          Chaque séance est cadrée, délimitée par le temps (minuté), les phases (4-6), le contenu (situation professionnelle, éducative ou de formation) ainsi que des règles de prise de parole et de respect des participants et du fonctionnement.

          Des phases successives :

§      le rappel des principes et du fonctionnement du GEAPPGFAPP (0-5 minutes) et le choix de la situation qui sera exposée ;

§      l'exposé d'une situation par un exposant volontaire (10-15 minutes);

§      les questions des participants (15-45 minutes);

§      l'émission d'hypothèses pour aider à analyser, à comprendre la situation ou à induire la recherche du modifiable (15-45 minutes);

§      la reprise de parole de l'exposant (0-5 minutes);

§      l'analyse du fonctionnement, sauf le cas exposé (5-30 minutes).

          Une animation-régulation par un animateur compétent et volontaire.

Voir en annexe le tableau qui sert de guide[29] et de référence à l'animateur et aux participants d'un groupe d'entraînement de formation à l'analyse de pratiques professionnelles tel qu'il est utilisé avec les différentes catégories de professionnels déjà citées.

objet de travail ou de formation

Le récit oral ou écrit d'une situation professionnelle qu’a vécue personnellement un exposant et qui lui pose problème sera l’objet, la base du travail, de l’analyse et donc de la formation.

Ce récit se fera sous forme d'expression laissée à l'initiative de l'exposant qui sait que, même si la présentation (exposition) est limitée dans le temps de parole ou de lecture, elle doit apporter le maximum d'éléments d’information.

 

formation accompagnante

L'analyse de pratiques professionnelles telle qu'elle se fait dans un groupe d'entraînement de formation et d'analyse se présente comme un processus et un dispositif de formation inscrits dans la durée et offre l'avantage d'accompagner les personnes volontaires qui acceptent d’y participer.

Nous avancerons l'idée qu'il s'agit là d'une formation accompagnante pouvant s'intégrer dans une démarche de formation initiale ou continue, formation qui diffère certes des schémesschèmes habituels (stages, séminaires, conférences pédagogiques, etc.), mais dont la cohérence avec les théories d'apprentissage aujourd'hui préconisées dans le milieu de l'enseignement est évidente.

Ce dispositif de formation est intéressant à divers titres. Pour conclure, nous en retiendrons quelques-uns :

           la centration sur des personnes engagées ;

           l'inscription dans l'alternance et la durée ;

           la mise en œuvre avec des moyens existants ;

           la souplesse et l'adaptabilité organisationnelles ;

           la professionnalisation de chacun par les effets produits sur tous les participants ;

           la production de savoirs de la pratique favorisant la théorisation de celle-ci ;

           la démultiplication par des formateurs ayant eux-mêmes fait l'analyse de pratiques professionnelles.

Outre ces points d'intérêt, il y en a un qui mériterait de retenir notre attention, car il est trop peu exploité en tant que moyen de formation pour des adultes : la coformation.

Dans ces conditions, nous pourrions envisager une réflexion sur des principes de formation inspirés du compagnonnage, principes qui favorisent à la fois la transmission et la mutualisation, l’assimilation (de savoirs) et la créativité, la technicité et l’humanisme, le perfectionnement et l’accompagnement. Pourquoi ne pas penser alors à des "dispositifs d'accompagnonnage" au service d'une formation continuée ?

 

 

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BIBLIOGRAPHIE

ARDOINO, J. L'approche multiréférentielle en formation et en sciences de l'éducation : Pratiques de formation (analyse), Paris, Université Paris VIII, 1993.

ALTET, M. La formation professionnelle des enseignants, Paris, PUF, 1994.

Idem, "Les compétences de l'enseignant-professionnel : entre savoirs, schèmes d'action et adaptation, le savoir-analyser", dans Paquay, L., , M. Altet, E. Charlier et Ph. Perrenoud (dir.), Former des enseignants professionnels. Quelles stratégies? Quelles compétences?, Bruxelles, de Boeck, 1996, p. 27-40.

BLANCHARD-LAVILLE, C., et D. FABLET. Analyser les pratiques professionnelles, Paris, L'Harmattan, 1998.

BLANCHARD-LAVILLE C. et FABLET D., L'analyse des pratiques professionnelles, Paris, L'Harmattan, 2000.

LEVINE J., MOLL J., Je est un autre, Pour un dialogue pédagogie-psychanalyse, Paris, E.S.F., 2000.

 

Cifali, M. Le lien éducatif : contre-jour psychanalytique, Paris, PUF, 1994.

DEVELAY, M. Peut-on former les enseignants?, Paris, ESF, 1994.

Perrenoud, Ph. "Le travail sur l'habitus dans la formation des enseignants : Analyse des pratiques et prise de conscience", dans Paquay, L., M. Altet, É. Charlier et Ph. Perrenoud (dir.), Former des enseignants professionnels. Quelles stratégies? Quelles compétences? Bruxelles, de Boeck, 1996, p. 181-208.

CRAP. "Analysons nos pratiques professionnelles" Cahiers pédagogiques, n° 346, Paris, CRAP, 1996.

" Je est un autre", revue de l’Association des groupes de soutien au soutien (A.G.S.A.S.) dirigée par Jacques Lévine, 2, place du Général Koenig 75017 Paris, France.

 

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Annexe

 

LES PHASES D'UN G.F.EA.P.P.

 

Ci-dessous la trame du déroulement d'une séance d'analyse de pratiques professionnelles, trame qui peut évoluer avec l'expérience du groupe notamment grâce à la "phase 5".

A noter qu'avant de démarrer la séance, il est procédé à un "Quoi de neuf" d'une vingtaine de minutes où chacun peut donner l'information qu'il souhaite à l'ensemble des participants, en dehors de toute évocation d'une situation à exposer.

 

 

L'ANIMATEUR

L'EXPOSANT

LES PARTICIPANTS

Durées

• Phase 0 :

 

Rituel de démarrage

Présente les objectifs, le déroulement du GFAPP et permet, par négociation, le choix de la situation qui sera exposée puis analysée

 

 

 

 

 

 

 

Les exposants potentiels proposent le sujet de la situation qu'ils pourraient exposer

 5 à 10'

• Phase 1 :

 

Le temps de l'exposé

Rappelle au besoin les consignes de temps et de contenu.

Est garant du temps.

Précise au besoin, le champ de réflexion.

 

Un volontaire présente le récit d'une situation professionnelle qui lui a posé problème.

(Possibilité de faire un retour-suite sur un récit traité lors d'une séance antérieure)

Écoutent

10 à 15'

• Phase 2 :

 

 

Le temps des questions

Distribue et régule les prises de parole

Peut intervenir pour recentrer les échanges, les orienter vers un niveau d'analyse non abordé.

Est garant du temps et de la sécurité des personnes

Répond aux questions,

s'il le souhaite.

Posent des questions à l'exposant pour recueillir plus d’éléments d'information sur la situation traitée.

(vraies questions et non conseils ou hypothèses déguisées)

Niveaux d'analyse : groupe, personne, institution, société, valeurs, etc.

30 à 45'

• Phase 3 :

 

Emission d'hypothèses

et recherche du modifiable sur l'amont de la situation évoquée

Rappelle que l'on ne donne pas de conseils, mais que l'on émet des hypothèses.

Recentre, guide, veille aux différents niveaux d'analyse.

Est garant du temps et de la sécurité des personnes.

Écoute

Travaillent sur l'amont de la situation traitée. Émettent des hypothèses pour la compréhension

et éventuellement pour une recherche du modifiable.

Peuvent dialoguer entre sur des hypothèses émises.

30 à 45'

• Phase 4 :

 

Conclusion

Est garant de la consigne et du temps.

Reprend la parole et réagit à ce qu'il a entendu, dit ce qu'il veut, s'il le souhaite

 

Écoutent

 0 à 5'

• Phase 5 :

 

Analyse du fonctionnement

Dirige et participe à l'analyse du fonctionnement de ce GFAPP.

Fait déterminer qui sera l'animateur du prochain GFAPP.

Participe à l'analyse du fonctionnement de ce GFAPP.

Participent à l'analyse du fonctionnement de ce GFAPP.

 5 à 30'

 

 

 

Durée totale

de 1h 20'

 à 2h 30'

 

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[1] .   Site relatif à cette revue : http://www.meq.gouv.qc.ca/vie_ped/

[2].  Patrick Robo est conseiller pédagogique, conseiller en formation continue et formateur chargé de mission à l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres deà Montpellier en France.

[3].    L’équivalent d'orthopédagogue.

[4].    Professeure à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de Genève.

[5].    Réfléchie parce qu’elle est axée sur la réflexion; réflexive en ce sens qu’elle donne un retour, une image.

[6].    F. IMBERT. Pour une praxis pédagogique, Paris, Matrice, 1985.

[7].    Axée sur le dialogue.

[8].    Vient du latin intelligere qui signifie « comprendre : capacité à comprendre, à apprendre, à raisonner ».

[9].    L’andragogie est la science qui étudie tous les aspects de la théorie et de la pratique de l'enseignement adapté aux adultes, Dictionnaire actuel de l'éducation, 2e édition, Paris et Montréal, Éd. Eska-Guérin, 1993, p. 54.

[10].   Distinct de la recherche-action.

[11].   J. ARDOINO. L'approche multiréférentielle en formation et en sciences de l'éducation : pratiques de formation (analyse), Paris, Université Paris VIII, 1993

[12].   D'après son intervention en formation de formateurs sur l'analyse de pratiques professionnelles à l'IUFM de Nantes, en novembre 1998.

[13].   Le terme hypothèse est celui qu’emploie Mireille Cifali. Les hypothèses pourraient être assimilées à des postulats. Nous estimerons ici qu'il s'agit de données observées d’une manière récurrente et non érigées en tant que « lois ».

[14].   Principes de la rétroaction, de la cybernétique.

[15].   Sortir de sa maîtrise fait toujours peur.

[16].   À ce sujet, lire le texte de Mireille Cifali, intitulé Transmission de l'expérience, entre parole et écriture. Accessible sur son site Internet : http://agora.unige.ch/sed-cifali.

[17].   PIAGET J. & INHELDER B., La psychologie de l'enfant, P.U.F., 1966

PIAGET J., La psychologie de l'intelligence, A. Colin, 1967

Watzlawick P., BEAVIN JH, JACKSON D., Une logique de la communication, Paris, Seuil, 1972.

[18].   A.-N. PERRET-CLERMONT. La construction de l'intelligence dans l'interaction sociale, Éd. P. Lang, 1979.

[19].   Voir J. ARDOINO. op. cit.

[20].   ROSNAY J. De,  Le Macroscope, Paris, Seuil, 1977.

Watzlawick P., Sur l'interaction, Palo Alto, 1965-1974,  Paris, Seuil, 1981.

[21].      J.-P. Pourtois et H. Desmet, Epistémologie et instrumentation en Sciences humaines, Mardaga, Paris, 1988

[22].   E. MORIN, Introduction à la pensée complexe, Paris, ESF, 1990

[23].      Voir Philippe PERRENOUD dans Cahiers pédagogiques, « Analysons nos pratiques professionnelles », n° 346, Paris, CRAP, 1996

[24].   Qui revêt la même forme sans être identique, isomorphe

[25].   Le temps-durée a une très grande importance pour que l'analyse « travaille ».

[26].      Voir Jacques LEVINE dans « Je est un autre » – (revue de l'AGSAS – Association des Groupes de Soutien au Soutien créée par J. Lévine – Siège social : 2, place du Général Koenig 75017 PARIS)

[27].      Voir à ce sujet les nombreux écrits de Mireille CIFALI, Francis IMBERT, Jacques LEVINE, Fernand OURY, …

CIFALI M. et MOLL J., Pédagogie et psychanalyse, Dunod, Paris, 1985.

CIFALI M. et IMBERT F., Freud et la pédagogie, Paris, P.U.F., Education et formation, 1998.

IMBERT F., L'inconscient dans la classe, Paris, ESF, 1996.

LEVINE J., MOLL J., Je est un autre, Pour un dialogue pédagogie-psychanalyse, Paris, E.S.F., 2000.

OURY F. &  VASQUEZ A., Vers la pédagogie institutionnelle,  Paris, Matrice, 1998

[28].   Science de la pratique et de l’action humaine

[29].      À noter que ce guide a évolué et évoluera en fonction de la dernière phase de chaque séance qui est axée sur l'analyse du fonctionnement

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